Chaque jour, Médecins du Monde s’engage en faveur des droits des femmes. 

 

Médecins du Monde veille au respect mais aussi à l'élargissement des droits des femmes dans ses programmes en s’assurant que les besoins spécifiques des femmes soient pris en compte à toutes les étapes. L’accès à la santé sexuelle et reproductive, en particulier, est fondamental pour permettre aux filles et aux femmes d’être actrices de leur santé, d’avoir accès à une éducation et de participer pleinement à la vie sociale et économique.

La crise COVID-19 a démontré le caractère indispensable des activités le plus souvent exercées par les femmes et, pourtant, les situations d’inégalité de genres se sont renforcées. La santé, la grande distribution, le soin aux enfants et aux personnes âgées, ou encore l’enseignement sont des secteurs portés majoritairement par les femmes dans des conditions de travail souvent rendues difficiles. A l’échelle mondiale, les femmes représentent 70% des travailleurs.euses de première ligne dans les secteurs de la santé et du social.

A l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, nous mettons à l’honneur des femmes qui travaillent aux côtés de Médecins du Monde et dont le rôle est indispensable. Retour sur nos projets à travers le portrait de ces femmes.
 

Santé et Migration

Lancé en 2015, le projet Santé et Migration vise à améliorer l’accès aux services médico-psycho-sociaux pour les populations migrantes en Tunisie. Pour répondre à leurs besoins en période COVID-19, Médecins du Monde a ouvert deux guichets d’orientation et d’information au sein de l'arrondissement municipal de Bhar Lazreg (municipalité de la Marsa) et de la municipalité de Raoued afin d’assurer un service de proximité dans les zones de forte concentration de populations migrantes et renforcer le rôle des municipalités dans la gestion migratoire.

Assana Henriette a ainsi rejoint Médecins du Monde en tant que chargée d’accueil et d’orientation à la permanence de Raoued. Après avoir assisté à des formations dispensées par Médecins du Monde sur la COVID-19 et sur le rôle des éducateur.rice.s pair.e.s dans l’accès à la santé en Tunisie, elle a décidé de s’engager à nos côtés pour venir en aide à celles et ceux qui, comme elle, ont migré en Tunisie. Depuis son départ de la Côte d’Ivoire en 2012, elle est engagée en Tunisie dans plusieurs activités bénévoles destinées aux populations en situation de vulnérabilité telles que les personnes détenues. Considérant la santé comme un droit fondamental et témoin du manque d’information des personnes migrantes à ce sujet, notamment les femmes, elle veut leur permettre de bénéficier d’une prise en charge adaptée à leurs besoins.

A la permanence, Assana Henriette oriente les personnes migrantes vers les structures de santé et d’accompagnement psycho-social.

A la permanence, Assana Henriette écoute, conseille et oriente les personnes migrantes vers les structures de santé et d’accompagnement psycho-social. © Médecins du Monde

 

Sehaty

Depuis avril 2019, le projet SEHATY, porté par Médecins du Monde et ses partenaires COSPE, Mourakiboun et CIDEAL, vise à améliorer la qualité et l’accessibilité des services de santé de première ligne en Tunisie.

L’épidémie COVID-19 a accentué le manque d’accès aux soins en zone rurale et, pour permettre aux personnes atteintes de maladies chroniques de consulter régulièrement un médecin, Boutheina Ounis a développé une application de téléconsultation médicale. Cette ingénieure en génie logiciel, membre de l’Association Belkhir de la Conservation du Patrimoine – ABCP, a répondu à l’appel à proposition de SEHATY et le projet « Artisanes de Belkhir » a vu le jour. L’objectif était de renforcer le soutien technique et sanitaire d’une centaine d’artisanes de la délégation de Belkhir dont l’activité a été affectée par l’épidémie. L’application BeKhir a joué un rôle vital car elle a permis de détecter la décompensation de maladie de neuf patientes, qui nécessitait un transfert aux urgences pour une prise en charge ou pour une consultation par un médecin spécialiste. Lors de la deuxième téléconsultation de ces mêmes patientes, une seule d'entre elles a été transférée aux urgences. Engagée dans la promotion de la santé en milieu rural, Boutheina travaille désormais sur le développement de l’application dans d’autres régions de Tunisie.

Boutheina Ounis, ingénieure en génie logiciel, ici avec sa mère, a permis aux artisanes de Belkhir atteintes de maladies chroniques, comme sa mère ici à ses côtés, de bénéficier d’un suivi médical pendant l’épidémie grâce à son application de téléconsultations BeKhir.Boutheina Ounis, ingénieure en génie logiciel, a permis aux artisanes de Belkhir atteintes de maladies chroniques, comme sa mère ici à ses côtés, de bénéficier d’un suivi médical pendant l’épidémie grâce à son application de téléconsultations BeKhir. © Médecins du Monde

 

Rifeya 

Dans le cadre du projet RIFEYA, une étude portant sur l’accès à la protection sociale des femmes en milieu rural dans six régions de la Tunisie (Bizerte, Mahdia, Jendouba, Siliana, Sidi Bouzid et Kasserine) a été lancée en septembre 2020. L’objectif du projet est d’améliorer l’accès à la santé des femmes vivant en milieu rural, notamment l’accès à la santé sexuelle et reproductive, à une meilleure couverture sociale et à lutter contre les violences basées sur le genre.

Pour réaliser cette étude, Médecins du Monde a conduit des entretiens et des focus groups de femmes vivant à Jendouba, avec l’aide de Faouzia Laabidi. Spécialisée dans l’artisanat, Faouzia a cofondé en 2014 une association locale en faveur des femmes vivant en milieu rural, Al Mara Al Rifeya, afin de permettre à celles-ci d’accéder à des formations professionnelles. Victime et témoin de nombreuses injustices, Faouzia ne manque pas une opportunité pour sensibiliser aux violences faites aux femmes et les informer sur leurs droits, notamment leur droit à la santé. Son engagement permet notamment à l’Office National de la Famille et de la Population (ONFP) ainsi qu’à des organisations telles que Médecins du Monde d’accéder aux femmes vivant dans les zones les plus reculées : elle veille à ce que leur voix soit entendue et que leurs besoins soient pris en compte. Le projet Rifeya représente ainsi une opportunité pour ces femmes d’accéder à de meilleures conditions de vie.

Faouzia Laabadi, à droite de la photo, a assuré le contact entre les équipes de MdM et les femmes travaillant dans les champs à Jendouba dans le cadre d’une étude sur l’accès à la protection sociale des femmes en zone rurale.Faouzia Laabadi, à droite de la photo, a assuré le contact entre les équipes de MdM et les femmes travaillant dans les champs à Jendouba dans le cadre d’une étude sur l’accès à la protection sociale des femmes en zone rurale. © Médecins du Monde